6.5 - Collaborer avec les secours organisés








Il y a en gros deux cas de figure. Soit les victimes sont déjà dégagées, soit elles sont toujours disparues. Dans le premier cas, les secouristes vont les prendre en charge et procéder à leur évacuation par hélicoptère. Dans le second cas, ils vont continuer la recherche que vous avez commencée. De toutes façons, ils vont prendre la direction des opérations de secours en profitant de tout renseignement utile.

 

Se mettre • la disposition des Secouristes
Apporter son témoignage pour orienter les recherches
Faciliter la tâche de l'équipe cynophile
Préparer la tâche de l'hélicoptère
Participer au sondage
Laisser l'équipe médicale travailler
Quelques chiffres concernant les équipes de secours

 

Les secours professionnels ont été prévenus et sont en train de rejoindre le lieu de l'accident. En général, de gros moyens sont mis en oeuvre quand il y a un accident d'avalanche : hélicoptère(s), équipe(s) cynophile(s), vagues de sondeurs, médecin(s) .... L'ordre d'arrivée de ces moyens techniques peut dépendre de la demande fonnulée et des renseignements fournis par celui qui a donné l'alerte. D'où l'importance que celle-ci soit effectuée correctement (voir fiche n° 6.2).

Se mettre • la disposition des Secouristes

Dès l'arrivée des Secours, celui qui a coordonné la recherche fait le bilan des opérations avec le Chef de Secours. C'est un grand réconfort de se sentir épaulé et relayé dans une telle situation. En règle générale, l'équipe de sauvetage ne souhaite pas la collaboration des rescapés qui sont choqués, trop concernés et peu efficaces. Si le nombre de secouristes est insuffisant, il vous sera alors demandé de collaborer au secours (sondage) et vous vous mettrez à disposition.

Apporter son témoignage pour orienter les recherches

Voilà un point capital qui peut faire gagner du temps. Inutile de faire des recherches sur toute l'avalanche si vous êtes certain d'avoir vu la victime pour la dernière fois à un niveau précis. N'attendez pas que votre témoignage soit sollicité, donnez-le au responsable avec force et vigueur. Si vous avez déjà démarré la recherche, faites le point sur les zones qui viennent d'être prospectées.

Faciliter la tâche de l'équipe cynophile

Dès qu'il y a une alerte relative à un accident d'avalanche, une équipe cynophile (chien + maître-chien) est embarquée à bord de l'hélicoptère. Sachez que pour travailler efficacement, cette équipe a besoin d'avoir le champ libre. Ne faites aucun dépôt de quoi que ce soit sur l'avalanche elle-même (matériel, personnes fatiguées, petits besoins ... ). Gardez présent à l'esprit que toute odeur parasite va perturber le travail du chien.

Préparer la tâche de l'hélicoptère

Lorsque l'hélicoptère veut se poser, il est fondamental que le champ soit libre et qu'aucun objet ou vêtement ne puisse s'envoler avec le souffle du rotor. Même un sac à dos peu rempli est déplacé par le vent des pales. Pour faciliter la tâche du pilote, repérez une zone d'atterrissage (DZ) convenable et, le vent dans le dos si vent il y a, placez-vous les bras en V face à la DZ. Surtout ne bougez pas lorsque la machine s'approche de vous : restez sur place sans reculer et accroupissez vous lorsque l'hélicoptère se pose, car, avec la neige soulevée par le souffle, vous êtes le seul repère visuel fixe du pilote.

Participer au sondage

Il arrive que le chien soit inefficace. soit parce que l'odeur n'est pas encore remontée à la surface (vitesse moyenne de 1 mètre par 1/4 h.), soit parce que le chien n'est pas opérationnel, soit pour toute autre raison. Le taux de réussite des chiens est de 80 %. En cas d'insuccès ou en l'absence de chien, un sondage peut être pratiqué et si le nombre de secouristes est insuffisant, vous serez sans doute sollicité.

Il existe deux sortes de sondage: le «sondage rapide» avec environ deux coups de sonde au mètre carré à une profondeur moyenne de deux mètres, et le «sondage minutieux» avec 13 coups au mètre carré à une profondeur de 3 mètres et plus. Dans le premier cas, la probabilité de retrouver la victime est de 80 %, dans le second de 95 %, en balayant toute la zone.

Laisser l'équipe médicale travailler

Lorsque l'accident est grave, l'hélicoptère va faire des navettes et après avoir transporté en priorité l'équipe cynophile, il amènera l'équipe médicale souvent constituée d'un médecin-réanimateur et d'un aide spécialisé (on essaye le plus souvent d'envoyer le médecin avec l'équipe cynophile). Si les sauveteurs ont besoin d'aide. par exemple pour manipuler l'insufflateur manuel branché à l'oxygène, ils vous le demanderont. Donnez au médecin toutes les informations qui vous paraissent utiles concernant les victimes (durée d'ensevelissement, chocs. perte de connaissance .... ).

Quelques chiffres concernant les équipes de secours

Les équipes de secours sont trop souvent prévenues bien longtemps après l'accident et mettent du temps pour rallier le site. Il s'écoule souvent entre une heure et deux heures avant que les secours soient au travail. Ce délai explique que peu d'accidentés soient retirés vivants par les équipes de secours (nettement moins de 1 sur 2).

Pour fIxer les idées, voici quelques données concernant la vitesse de recherche en fonction de la technique utilisée :

  • recherche rapide avec chien : 5 à 6 m2 par seconde pour une profondeur de 2 mètres, soit 2 hectares à l'heure
  • recherche minutieuse avec chien : environ 2 m2 par seconde pour une profondeur de 3 mètres, soit 0.5 hectare à l'heure
  • sondage rapide par une équipe de 20 secouristes : un hectare en 4 heures, avec 2 coups de sonde au m2 à 2 m. de profondeur, soit moins de 1 m2 à la seconde
  • sondage minutieux : un hectare en 20 heures, avec 13 coups de sonde au m2 à 3, de profondeur, soit un mètre carré sondé en 7 secondes

 

Pour en savoir plus :

Symposium de Solda - Walter Good,