6.1 - Les principes de base d'un sauvetage





Il est intéressant de réfléchir «à froid» sur ce qu'il convient de faire lorsque l'accident vient d'arriver. Il est plus simple et plus sain d'y avoir réfléchi avant que sur place !













































LES DIVERSES PHASES DU SAUVETAGE

• chercher les indices permettant de localiser les disparus (objets ou partie de corps émergeant de la neige) ; écouter si on entend un appel

• donner l'alerte par radio ou décider si une personne doit aller chercher du secours

• si les victimes ne sont pas équipées d'ARVA, sonder rapidement les zones préférentielles

• détecter le premier signal si les victimes ont des ARVA

• procéder à la recherche avec ARVA (voir fiche n° 3.2)

• lorsque l'on a déterminé l'emplacement de la victime, confirmer à la sonde ou au bâton la position du corps

• dégager la victime le plus vite possible, tout au moins la tête et le thorax

• procéder aux premiers soins nécessités par l'état du blessé

• organiser l'évacuation par hélicoptère ou les moyens du bord
 

 

Évaluer l'ampleur de l'accident

Déterminer la stratégie à adopter

Pour en savoir plus

 

Le grand principe fondamental qui va guider la conduite des rescapés est :

Le temps joue inêxorablement contre les victimes

Partant de là, les sauveteurs feront tout pour sortir au plus vite la victime de sa prison de neige. Mais tout de suite se poseront trois questions aux rescapés :

  • est-il besoin de faire appel aux secours organisés ?
  • en ce cas, est-on capable à la fois de donner l'alerte ET de démarrer le sauvetage ?
  • dans la négative. que choisir ?

La solution sera apportée dans chaque cas par l'évaluation de la gravité de l'accident et des moyens disponibles pour effectuer le sauvetage.

 

Évaluer l'ampleur de l'accident

Le premier moment de stupeur passé. et bien que tous les rescapés soient encore en état de choc. il faut absolument avoir une idée exacte de la situation. Y a-t-il des disparus ? Il faut compter ses troupes (sans s'oublier sous le coup de l'émotion !). Si une ou plusieurs personnes sont enfouies sous la neige, soyez persuadé que l'accident est grave. Rappelez-vous que, statistiquement, seul un disparu sur deux sera retrouvé vivant. Y a-t-il des victimes émergeant de la neige ? Ont-elles la tête à l'air libre ? Les emportés ont-ils sauté une barre de rocher et sont-ils hors de vue ? Tous ces éléments vont vous permettre d'avoir une idée de l'ampleur de la catastrophe. Si l'accident est bénin (pas de disparus, pas de traumatisés, les emportés sont juste choqués et il manque du matériel), alors vous êtes en droit de ne pas avertir les secours. Mais si les blessés sont gravement atteints ou à plus forte raison, si il y a un disparu, alors l'accident est grave. Même Si par la suite, tout se termine bien.

Déterminer la stratégie à adopter

Que faire alors ? L'analyse de la situation (ampleur de l'accident, et moyens disponibles) vont vous permettre de décider quelle stratégie adopter. En fonction de la gravité de la situation et du nombre de rescapés, vous allez opter pour l'une des solutions suivantes :

  • opérer le secours immédiat avec les rescapés

La situation n'est pas dramatique, il n'y a pas de complications à attendre de la part des emportés qui ont récupéré rapidement leurs esprits et de surcroît ne sont pas blessés. Il vous reste à les mettre à l'abri, hors de la zone dangereuse, à les réconforter avec une boisson chaude et à récupérer le mat.ériel disparu. En général ce type d'accident se solde par un retour à pied ou sur un ski avec ou sans bâtons pour certains. La récupération du matériel manquant donne lieu à une sortie commémorative qui permet de retrouver les objets disparus qui sont le plus souvent inutilisables.

  • déclencher l'alerte et démarrer les secours

La situation est grave. Il y a un ou plusieurs disparus ou des blessés sérieux. Vous êtes assez nombreux pour que deux d'entre vous partent chercher du secours ou vous pouvez demander les secours par radio. Il est plus prudent d'envoyer deux personnes car un seul individu choqué peut ne plus être capable d'assurer sa propre sécurité. Pendant ce temps, vous démarrez les premières recherches (voir fiche n° 6.3).

  • que faire s'il faut choisir

L'accident est grave, vous n'avez pas de radio et vous êtes le seul rescapé ( ou le seul capable de réagir). Quelle alternative choisir ?
Si le temps nécessaire pour donner l'alerte dépasse une demi-heure, il faut absolument consacrer 20 à 30 minutes à rechercher le ou les disparus (avec ou sans ARVA), plutôt que de les abandonner pour trouver du secours. En effet, leurs chances de survie sont très fortes au début alors que, une demi-heure ou une heure plus tard, lorsque les secours vont arriver, elles auront chuté fortement. En cherchant sans relâche pendant une demi-heure, vous avez des chances importantes de retrouver les disparus vivants et de les dégager. Rappelez-vous que plus de la moitié des ensevelis le sont sous moins d'un mètre de neige et que leurs chances de survie passent de 80% à 40% la première heure.

 

Equipée d'ARVA, une victime aura en gros deux fois plus de chances d'être retrouvée en vie que non équipée.

NE JAMAIS SOUS-ESTIMER LA GRAVITÉ
DE LA SITUATION
SI UNE PERSONNE EST DISPARUE SOUS LA NEIGE,
ALERTEZ LES SECOURS
MIEUX VAUT UNE ALERTE INUTILE MAIS JUSTIFIÉE
QU'UNE DEMANDE DE SECOURS TROP TARDIVE
NE PAS SAPER LE MORAL DES DISPARUS
PAR DES REMARQUES ALARMISTES OU PESSIMISTES


 

Pour en savoir plus

On consultera avec profit les articles écrits par Walter Good, grand spécialiste de la question travaillant à l'Institut Suisse de la Neige et des Avalanches du Weissfluhejoch, articles publiés dans la Revue de l'ANENA n°7 de avril 1974 et dans les annales du colloque de Solda de avril 1975.