3.3 - Protocole d'entraînement au maniement des ARVA
Si l'on veut être capable de bien se servir de son ARVA, il n' y a qu'un secret: s'entraîner périodiquement. C'est ce qui vous donnera à la fois une maîtrise technique et une confiance réelle en cas de besoin.
Que l'on soit professionnel ou skieur du dimanche, il est indispensable de faire au moins une fois par an un exercice de recherche d'ARVA. Ce sera l'occasion, en début de saison, de mettre des piles neuves et de s'assurer que l'on est bien toujours opérationnel.
Nous allons décrire ici un exercice type tel qu'il peut être organisé dans le cadre d'un secteur de Parc. Le chef de secteur programmera une journée-exercice dont le thème sera la vérification du matériel de ski et de sécurité. Voici quel pourrait en être le déroulement.
On choisira de préférence un site «plausible», c'est à dire correspondant soit à une avalanche s'étant réellement déclenchée les jours précédents (illusoire en début de saison), soit une petite combe potentiellement avalancheuse. Attention, si les conditions sont réellement dangereuses, on n'ira pas se fourrer dans la gueule du loup.
La dimension du terrain d'exercice est importante; une taille de l'ordre d'un demi hectare (100 m. de large sur 50 de hauteur) parait adéquate. Si on a le choix, on prendra une pente qui rendra l'exercice plus réaliste.
On s'assurera toujours que le site n'est pas exposé à une avalanche réelle. Si tel est le cas, il faut alors placer un guetteur, à l'abri et équipé d'un sifflet afin qu'en cas de danger, l'alerte puisse être déclenchée sans aucune équivoque.
Outre les ARVA (2 ou 3 seront cachés, les autres servant à la recherche), il faudra des fanions (de deux couleurs si possible) pour délimiter l'avalanche et pour baliser la recherche. Prévoir aussi une montre-chronomètre et une feuille de notes avec crayon. Il sera préférable d'envelopper les ARVA dans des sacs plastiques bien qu'ils soient censés être étanches.
Pour la recherche, prévoir pelles et sondes.
Il est préalablement nécessaire de faire des groupes : un groupe qui prépare l'exercice (une ou deux personnes) et qui va contrôler la recherche, et les groupes de recherche. Pour que la simulation soit bénéfique à tous, il faut que la recherche s'effectue individuellement afin que chacun ait la sensation d'apprécier ses capacités réelles.
Le «meneur» de l'exercice commence par délimiter l'«avalanche» avec des fanions d'une couleur. Puis il va cacher plusieurs ARVA dans la neige, à des profondeurs variables de l'ordre de 50 cm (ou plus Si il a le courage de creuser un trou avec la pelle). Pour être plus confonne à la réalité, on peut cacher parfois des ARVA groupés, même l'un au dessus de l'autre. Si on veut que l'exercice soit le plus réel possible, on choisira de cacher les ARVA dans les zones dites préférentielles, celles où en général les victimes sont retrouvées (amont des obstacles, replat, creux de la combe, bords de l'avalanche ... ). Sinon, toute liberté est possible, la fantaisie allant jusqu'à cacher un ARVA dans un arbre (méthode qui a le mérite de vérifier si le chercheur est bien capable de localiser un disparu où qu'il soit !).
L'exercice est prêt. Le meneur va pouvoir lâcher la première équipe de recherche et chronométrer la découverte des ARVA enfouis.
L'équipe de recherche, deux personnes avec ARVA en réception, pelle et sonde (bâton-sonde), essaye d'obtenir le premier signal. Pour cela, elle balaye rapidement le site avec la réception au maximum. Vu la taille de l'avalanche, le premier signal est généralement tout de suite obtenu (sinon, on peut vérifier la portée du récepteur qui parfois a mal vieilli). L'expérience montre que normalement, les 2 ou 3 ARVA cachés sont retrouvés en quelques cinq minutes. Les bons manipulateurs peuvent notablement réduire ce temps. Au delà de 10 minutes, il faut peut-être se poser des questions sur l'état d'entraînement de ses coéquipiers.
Quelques tests complémentaires
On profitera de cet exercice pour vérifier l'état physique du matériel, éventuellement l'état des piles. Contrôlez la portée avec des jeux de piles plus ou moins neufs, vous serez peut-être désagréablement surpris. Regardez aussi l'influence de l'orientation respective de l'émetteur par rapport au récepteur.
On pourra photocopier le tableau ci-contre pour noter les temps de recherche ainsi que quelques remarques. Si on les conserve d'une année sur l'autre, leur comparaison sera parfois instructive.