5.2 - Conduite à tenir quand l'avalanche survient


























TÉMOIN D'UN ACCIDENT D'AVALANCHE

• suivez des yeux le trajet des emportés et prenez des repères

• marquez le lieu où la victime a été vue pour la dernière fois

• organisez le secours :

- vérifiez que la victime n'est ni visible ni audible

- mise en place d'un guetteur si utile

- envoi d'une équipe qui va donner l'alerte

- recherche du ou des disparus












VICTIME D'UN ACCIDENT D'AVALANCHE

• tentez toujours une fuite latérale, jamais face à la pente

• débarrassez vous des bâtons, du sac et si possible des skis

• protégez les voies respiratoires

• essayez de vous cramponner à des obstacles pour enrayer la chute

• maintenez-vous à la surface par de vastes mouvements de natation

• quand l'avalanche s'arrête, tentez de vous ménager une poche d'air en poussant la neige non encore figée

 

 

VOUS ETES TÉMOIN D'UN ACCIDENT D'AVALANCHE

VOUS ÊTES EMPORTÉ PAR UNE AVALANCHE

 

Malgré toutes les précautions prises, vous voilà emporté par une avalanche ! Que faire ? Il est délicat de préconiser «un comportement type» car chaque accident est différent, et il faut adapter son comportement aux circonstances. Néanmoins, il est possible de donner quelques conseils simples qui s'appliquent dans tous les cas de figure. Lorsque l'avalanche vous emporte, la succession des événements est très rapide: il faut penser et agir vite, et surtout garder la tête froide. On s'aperçoit que, bien souvent, l'inconscient prend le pas sur le conscient et que les réflexes remplacent avantageusement les acte réfléchis (d'où l'intérêt d'avoir déjà songé à que faire si on est pris dans une avalanche).

GARDER SON SANG FROID
AGIR VITE


Nous distinguerons la conduite à tenir lorsque l'on est témoin d'un accident et lorsque l'on est victime.

VOUS ÊTES TÉMOIN D'UN ACCIDENT D'AVALANCHE

L'accident se passe sous vos yeux, mais ne vous emporte pas et vous pouvez bien voir le déroulement des opérations.

Suivez attentivement des yeux le ou les skieurs emportés. Prenez des points de repère visuels pour être bien certain de marquer de façon exacte l'endroit où la victime a été vue pour la dernière fois. C'est de ce point que les recherches seront faites, à l'aval. Ces points de repère peuvent faire gagner un temps précieux pour le secours. On devrait toujours avoir en mémoire la courbe de survie de la victime en fonction du temps ...

Dès que l'avalanche s'arrête, assurez-vous que la victime n'est pas visible ou ne peut être entendue. Avant de vous précipiter à son secours, vérifiez que vous pouvez le faire en toute sécurité.
Si vous êtes le plus expérimenté, c'est vous qui organiserez les premiers secours. De toute façon, il faut un «chef» qui coordonne les opérations. Si la zone est raide et craint encore une avalanche, placez un guetteur équipé d'un sifflet. Les rescapés qui vont faire la recherche avec leur ARVA ne sont plus protégés par leur appareil, et il faut pouvoir leur faire évacuer le lieu rapidement et sans équivoque.

Dans le cas où vous êtes assez nombreux, envoyez une équipe de deux (si la descente est longue ou délicate) pour déclencher l'alerte et prévenir les secours. Si la victime a disparu, l'accident est toujours grave. Sachez qu'en moyenne, une personne (disparue sous la neige) sur deux est retrouvée morte. N'hésitez jamais à demander l'aide des professionnels du secours, les déplacer pour rien n'est jamais dramatique, alors que les prévenir trop tard peut l'être.

Organisez la recherche avec les ARVA (voir la fiche n° 3.2). Si par malheur la victime n'en est pas équipée, faites alors un sondage de fortune (voir la fiche n°6.2).

VOUS ÊTES EMPORTÉ PAR UNE AVALANCHE

Lorsque l'accident survient, il est déjà trop tard pour appliquer les conseils de la fiche n° 4.5 «les précautions à prendre en cours de déplacement»; Si vous avez jugé la situation critique, alors vous n'êtes pas pris au dépourvu et vous avez pris quelques dispositions (dragonnes, lanières de sécurité, distance, foulard ... ).

Néanmoins, lorsque l'avalanche se déclenche sous vos pieds, même si vous vous y attendez un peu, vous êtes surpris. Essayez toujours de fuir latéralement, sans vouloir gagner de vitesse l'avalanche. La fuite dans l'axe n'est jamais la meilleure solution. On a plusieurs documents filmés montrant que les skieurs qui optent pour cette solution sont irrémédiablement rattrapés par le flot de neige et recouverts. Les seuls cas positifs sont lorsque l'avalanche est minuscule.

Essayez de vous débarrasser des objets qui vont vous entraîner au fond de la neige tels que les bâtons, les skis et le sac. En effet, ces objets vont jouer le rôle d'«ancres flottantes», vous freinant par rapport à la masse de neige en mouvement qui peu à peu va vous recouvrir.

Essayez de ne pas inhaler de la neige, surtout si celle-ci est très pulvérulente. Protégez-vous les voIes respiratoires en essayant de ne pas respirer (fermez la bouche, évitez de crier) ou en plaçant le creux du bras ou la main sur le visage. Vous n'avalerez pas ainsi de la neige qui viendra immédiatement fondre dans les alvéoles des poumons provoquant ainsi une «noyade».

Bien que vous soyez le jouet de l'avalanche, battez-vous, essayez de «nager» à la surface de la neige. Ces mouvements de natation auront pour effet de vous maintenir à la surface de l'avalanche : on peut expliquer cette action en disant que, dans le fluide qu'est l'avalanche en mouvement, votre poussée d'Archimède réelle correspond au volume déplacé par vos mouvements de natation. Votre densité apparente est donc plus faible. et vous «flottez» mieux dans et sur la neige.

Dans la mesure du possible, essayez de vous agripper dans les premiers instants à des obstacles, afin de fausser compagnie à l'avalanche. Profitez des arbustes, arbres, rochers qui normalement ne seront pas emportés. L'énergie du désespoir vous permettra parfois de rester accroché dans des positions étonnantes.

Pendant que l'avalanche s'arrête, poussez la neige pour augmenter le volume de votre prison en vous «détendant» (si vous êtes en position recroquevillée, cette opération est plus facile à faire). L'idéal est de pouvoir faire une poche d'air au niveau du visage afin de diminuer le risque d'asphyxie par manque d'air et d'augmenter ainsi vos chances de survie.