2.1 - Le matériel de sécurité à emporter
Notons qu'il faudrait toujours avoir au fond du sac quelques objets qui sont censés ne jamais servir comme une couverture de survie, un sifilet (utile pour se signaler si l'on est perdu ou au fond d'une crevasse), un briquet et une bougie (le bivouac sera plus intime !), un foulard rouge de détresse ou un stylo lance fusée et une petite pharmacie de secours.
Nous nous placerons dans l'optique du garde-moniteur qui est amené à effectuer un déplacement à skis avec un collègue (voir fiche n° 7.1) ou seul (fiche n° 7.2).
Nous ne parlerons pas du matériel spécifique à la sécurité de la circulation en montagne comme la carte du secteur, une boussole et un altimètre (qu'il ne faudra pas oublier de recaler de temps à autre).
La trilogie ARVA / PELLE / BATONS-SONDE
Pour le garde-moniteur circulant à skis en montagne, quel est, au regard des avalanches, le matériel indispensable à sa sécurité ?
Si par malheur il est pris par une avalanche, il sait qu'il doit compter avant tout sur lui-même et sur son ou ses camarades. En effet, dans le meilleur des cas, l'alerte sera donnée immédiatement par radio et l'arrivée des secours, même par hélicoptère, nécessitera entre une demi-heure et une heure. Pendant ce temps, les chances de survie de l'enseveli diminuent dramatiquement (voir fiche n° 1.4). Les skieurs de montagne doivent donc être impérativement autonomes pour pouvoir se secourir eux-mêmes.
Le matériel de sécurité indispensable se compose d'un poste émetteur-récepteur ARVA (Appareil de Recherche de Victimes d'Avalanches) complété par une pelle et une paire de bâtons de ski se transformant en sonde à avalanche (bâtons-sonde).
Les ARVA
Aujourd'hui, il n'est pas raisonnable de pratiquer le ski de montagne sans la protection qu'apporte un ARVA. Certes, l'ARVA n'évite pas l'accident, mais, tout comme une ceinture de sécurité, il minimise les conséquences d'un accident d'avalanche en raccourcissant le temps de secours. Depuis quelques années, on peut affirmer qu'il a sauvé de nombreuses vies humaines (on lira avec intérêt les récits d'auto-sauvetage avec ARVA publiés par la Revue de l'ANENA, en particulier celui de deux professionnels du secours (PGHM de Chamonix) revue n° 34, juin 84, p.33- 40).
Plusieurs fiches sont consacrées aux ARVA et à leur utilisatlon (n° 3.1, 3.2 et 3.3). C'est dire leur importance. Mais on se souviendra qu'ils pemlettent de localiser rapidement les victimes disparues si et uniquement si :
- tous les participants en sont équipés
- tous les appareils sont bien en état de marche (piles en bon état + circuit branché)
- les rescapés savent s'en servir correctement. même sous stress
C'est pourquoi la fiche n° 3.1 est consacrée à la connaissance de son matériel, la fiche n° 3.2 à son mode d'emploi et la fiche n° 3.3 à l'entraînement à la recherche.
La pelle
Elle est trop souvent négligée sous prétexte que son utilisation n'est pas fréquente. Mais sait-on que creuser un trou de 1 m3 (victime sous 1 mètre de neige) peut demander une heure si la neige est tant soit peu dure ? Alors qu'avec une pelle, ce temps est réduit à 10 mn ou 1/4 d'heure. Pendant ce temps, les chances de survie de la victime chutent dramatiquement. Mais une seule pelle pour un groupe n'est pas suffisant car la loi de la malchance veut que ce soit souvent le «porteur de pelle» qui soit enseveli ! Même à deux. chacun portera SA pelle.
Actuellement, les pelles à neige sont nombreuses sur le marché. On la choisira légère et solide. Il existe des modèles en plastique et aluminium, pesant moins de 700 grammes qui sont d'une solidité étonnante. Certaines peuvent même se transformer en traîneau de fortune. Le manche ne devra pas être dans le prolongement direct du corps de la pelle car il est alors difficile d'évacuer la neige d'un trou ce qui nécessite un creusement plus important.
Les bâtons-sonde
Les bâtons-sonde sont des bâtons de ski transformables en sondes à avalanche. Il en existe plusieurs modèles sur le marché. Télescopiques et réglables, ils peuvent former soit deux sondes de 1,5 m. chacune, soit en étant mis bout à bout, une sonde de 3 m. Tous les skieurs de montagne devraient en être équipés, leur intérêt étant de permettre de s'assurer que c'est bien le corps de la victime qui a été localisé (toucher élastique) et de connaître la profondeur d'enfouissement, ce qui accroît l'efficacité du sauvetage (en effet, le sauveteur ne va pas réagir de la même manière si la victime est sous 30 cm de neige ou sous 2 m).
Par ailleurs, un tel bâton sans rondelle permet de se faire une idée de la stabilité de la neige pendant la course et peut parfois remplacer un piolet sur pente raide.
ARVA + Pelle + Bâtons-sonde |
A RV A = Ceinture de Sécurité du skieur de montagne |
SKI DE MONTAGNE MATERIEL TECHNIQUE PERSONNEL EFFETS PERSONNELS MATERIEL TECHNIQUE COLLECTIF Cemagref-Nivo, Grenoble, 050587 F.V. |